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🌊 Et si les rivières pouvaient parler ? Si l’eau, que l’on capte, que l’on détourne, que l’on pollue parfois sans l’écouter, devenait enfin un sujet de droit ? Le 29 avril, à la Cité du Vin de Bordeaux, lors de la Conférence sur l’eau du bassin Adour-Garonne, cette question a doucement, mais fermement, traversé les esprits.

🎙️ Dans une salle rassemblant plus de 500 participants – élus, experts, scientifiques, professionnels de l’eau – nous avons tenté de capter la voix de l’eau, pour qu’elle guide nos décisions face au dérèglement climatique, à la perte de biodiversité et aux tensions croissantes sur la ressource.

⚖️ Mon intervention s’est inscrite dans cette dynamique en explorant une piste nouvelle : celle de la reconnaissance juridique des cours d’eau.
Car malgré un demi-siècle de droit de l’environnement, la biodiversité continue de s’effondrer. Face à ce constat, une idée gagne en force : accorder des droits au vivant non humain, pour garantir sa protection intrinsèque, au-delà de son utilité.

🔁 Cette proposition a suscité de nombreuses réactions – enthousiastes, curieuses, parfois interloquées. Elle révèle un besoin urgent de renouvellement de nos cadres juridiques et symboliques.

✨ J’ai conclu en invitant les participants à prolonger cette réflexion au festival TRAVERSE, espace vivant de croisements entre art, écologie et engagement.

💧 « La nature n’a pas besoin d’être utile pour avoir le droit d’exister. » – Vandana Shiva

Trois enjeux majeurs ont structuré les échanges de la Conférence sur l’eau du bassin Adour-Garonne :

1. Qualité de l’eau : de la pression à la résilience

• Raphaël Perrault et Samir Touinssi, membres du réseau des jeunes ambassadeurs du grand Sud-Ouest, ont apporté la voix de la jeunesse engagée pour l’eau.
• Pierre Bordage, représentant des associations de consommateurs au comité de bassin, a rappelé l’importance des attentes citoyennes en matière de qualité de l’eau.
• Annick Benazech, représentante des associations de protection de la nature et vice-présidente de la commission Planification, a souligné la nécessaire résilience des milieux aquatiques.

2. Partage de la ressource : gérer le trop d’eau / pas assez d’eau

• Jean-Michel Fabre, président du SMEAG (syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne) et représentant des EPTB au comité de bassin, a présenté les outils territoriaux de gestion quantitative.
• Jean-Luc Capes, représentant des chambres d’agriculture, a défendu la nécessaire articulation entre production agricole et préservation de la ressource.
• Françoise de Roffignac, vice-présidente du conseil départemental de Charente-Maritime et de la commission Planification, a insisté sur la solidarité entre territoires dans un contexte de crise hydrique.

3. Gouvernance et financements : du bassin aux réalités territoriales

• Bernard Legube, président du Conseil scientifique du comité de bassin, et Alain Dupuy, son vice-président, ont exposé les apports scientifiques dans la définition des politiques de l’eau.
• Sébastien Vincini, président du conseil départemental de la Haute-Garonne et président de la commission Programmes, finances et évaluation, a plaidé pour une gouvernance claire, aux moyens consolidés.
• Bernard Bousquet, représentant de l’industrie et président de la commission Planification, a rappelé l’implication des acteurs économiques dans la transition hydrique.
• Sylvie Cassou-Schotte, présidente de la Régie de l’eau de Bordeaux Métropole, a introduit les débats en rappelant les fondements démocratiques et solidaires de la gouvernance de l’eau.

Et pour conclure :

• Alain Rousset, président du comité de bassin, a affirmé l’ambition collective d’une politique de l’eau à la hauteur des bouleversements climatiques.
• Pierre-André Durand, préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne, a conclu sur l’importance d’une action cohérente et décloisonnée entre État, collectivités et usagers.

✍️ Vous aussi, vous pouvez faire entendre votre voix dans la consultation publique sur les enjeux de l’eau dans le Grand Sud-Ouest

🌿 Passé, présent, futur : nous avons hérité de rivières libres, défendons leur droit d’exister, pour qu’elles puissent encore inspirer demain.