đŁ Â« Lâhomme est ce quâil mange » â Ludwig Feuerbach. Et si, en mangeant du saumon dâĂ©levage, nous digĂ©rions aussi lâeffondrement silencieux dâun Ă©cosystĂšme marin et la prĂ©carisation de populations cĂŽtiĂšres ?
đ 80 % des saumons consommĂ©s en Europe sont Ă©levĂ©s avec de la farine de poissons sauvages, issus notamment des cĂŽtes mauritaniennes. Pour 1 kg de farine, 4 Ă 5 kg de poissons frais sont nĂ©cessaires, comme la sardinelle, pourtant essentielle Ă la sĂ©curitĂ© alimentaire locale.
â ïž En 2020, 830 000 tonnes de poissons ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©es au large de la Mauritanie. En vingt ans, 28 usines de farine et dâhuile de poisson se sont implantĂ©es Ă Nouadhibou, sans frein, malgrĂ© les alertes rĂ©pĂ©tĂ©es de la FAO sur la surexploitation des ressources.
đ°ïž GrĂące Ă une enquĂȘte du magazine Sources (ARTEfr), basĂ©e sur des donnĂ©es open source, images satellites, documents confidentiels et tĂ©moignages, le lien entre assiette europĂ©enne et dĂ©sastre Ă©cologique africain devient indĂ©niable.
đ Pour aller plus loin :
Documentaire ARTE â Sources : http://arte.tv/fr/videos/113682-002-A/sources
Rapports de la FAO sur les ressources halieutiques en Afrique de l’Ouest : https://www.fao.org/fishery/fr/publication
Rapports de Greenpeace : https://www.greenpeace.fr/en-afrique-de-louest-le-drame-du-poisson-vole/
â Et maintenant ?
Je fais le choix de rĂ©duire Ă une fois par an ma consommation de saumon dâĂ©levage et de privilĂ©gier des produits de la mer issus de pĂȘcheries locales, durables et transparentes.
En tant que citoyen, je demande aux pouvoirs publics plus de rĂ©gulation sur les filiĂšres dâimportation et plus de transparence sur lâorigine des aliments.
Parce que prĂ©server les ocĂ©ans, câest aussi protĂ©ger les peuples qui en vivent.
đ Nous avons le pouvoir de refuser cet aveuglement. Mangeons avec conscience. Exigeons la transparence. PrĂ©servons les communs marins.